vendredi 14 novembre 2008
mercredi 5 novembre 2008
ZANZIBAR POUR L'ETERNITE: Homme mérité à un grand musicien
Source : Article de Roger Owona (Cameroon tribune)
François Bensignor, dec. 95
François Bensignor, dec. 95
Zanzibar est décédé mais son œuvre reste graver dans la mémoire collective…
EPEME Théodore, plus connu sous le nom de "Zanzibar",est un artiste musicien camerounais dont la carrière a été lancée par le groupe "Les Têtes brulées" . Il est considéré comme l'un des piliers majeurs de la musique Bikutsi. A la fois chanteur, danseur et guitariste polyvalent plurirythmique dont le doigté était une fusion de toutes les tendances du Bikutsi. Zanzibar a débuté sa carrière dans les "Danys Boys" d'OKOLA qu'il va quitter par la suite pour rejoindre Mama Ohanja et le groupe "Confiance jazz" comme choriste, percussionniste et deuxième guitariste. Il va par la suite travailler avec "les Supers volcans de la capitale" et le groupe Ozima" de Ange Ebogo Emérant. Plus tard, il se fera remarquer par son génie créateur dans l’album qui porte le titre Okon ma Kon.
Le groupe « Les Têtes Brûlées » sera fondé sous la houlette de Jean Marie Ahanda. La rencontre de Zanzibar avec Atebass, bassiste expressif doublé d’un showman remarquable allume la flamme. L’imagination féconde de Jean Marie Ahanda, grâce à la conception d’un look d’enfer, met le feu aux poudres. …
Il fonde au début des années 1980, au Nigéria son groupe "le Zoubaki international" avec lequel il formera l'ossature du groupe "Les Têtes brulées" avec lequel il a composé l'un des classiques de la musique Bikutsi la chanson "Essingan".
Paru courant 86, « Essingan, précise Cameroon Tribune, reste et demeure un des principaux événements musicaux majeurs du milieu des années 80. Depuis lors, au Cameroun, un guitariste incapable d’interpréter ce désormais classique n’en est pas tout à fait un. Œuvre d’anthologie, ce titre est en réalité un véritable cours de musique »
Sa carrière nationale et internationale est lancée avec le concours Découverte RFI en 1987. Débarquant en France pour une série de concerts en 1988, la réalisatrice Claire Denis, qui a remarqué le groupe à Yaoundé, décide de partir en tournée avec les artistes. Elle en tire un film très attachant "Man No Run".Parallèlement, Jean Marie Teno réalise "Bikutsi water blue"
Dans un article qu’il publie dans le quotidien gouvernemental bilingue, Roger Owona se souvient : « Dans la nuit du 21 au 22 octobre 88, c’est-à-dire pratiquement quelques heures avant sa mort, l’alter-égo d’Atebass (Mvondo Ateba Albert) est présent à Eldorado Nkomo. Mieux, il s’y produit : le guitar-heroe tire de son instrument ce qu’il veut, pour le plus grand plaisir de ses nombreux inconditionnels. Dans ce temple laïc du bikutsi, le musicien distille et répand une formidable orgie de notes, de sonorités et d’harmonies. Chaudes, irrésistibles, celles-ci s’insinuent dans les aficionados, comme une bienfaisante… coulée de laves ; l’hystérie s’empare des gens. Les gens en redemandent. " Zanzi " joue alors son dernier solo.
La mort de Zanzibar touche d’autant plus que ce gaillard a un talent fou, fou. Doté d’un phrasé et d’un doigté à part, il vient comme donner un coup de médiator dans la fourmilière de l’inertie ambiante. Du coup, ça bouge, ça grince, ça délie, ça se délite…Jusqu’en 2008, ce bikutsi haut de gamme se démarque de tout ce qui se fait dans ce genre. Originalité, maîtrise de l’exécution, richesse de la composition, " expressivité " singulière de la guitare et de la basse, etc. Zanzibar et Atebass, les deux mousquetaires de " Chacal Bar " (Nkol Eton, à Yaoundé) étaient passés par là. Zanzibar explorait un mode et des lignes mélodiques, proprement insoupçonnés au bataillon des adeptes de la facilité. Mis sur orbite en 84 grâce à l’album… »
Jean-Marie Ahanda, instigateur de toute l'affaire, a de quoi se réjouir. Le groupe est, en effet, la matérialisation d'un de ses rêves d'artiste. Jeune peintre, mais aussi critique musical parmi les plus redoutés du Cameroun, trompettiste à ces heures et producteur de quelques chansons à succès, il est parvenu à réunir autour du fabuleux guitariste-chanteur-compositeur Théodore Épémé, alias Zanzibar, un combo de choc. Tout s'enclenche alors comme par magie. Un banquier met à leur disposition le matériel musical nécessaire. Le Chacal Bar les engage pour animer les soirées de fins de semaines. Débarquant en France pour une série de concerts en 1988, la réalisatrice Claire Denis, qui les a remarqué à Yaoundé, décide de partir avec eux en tournée. Elle en tire un film très attachant "Man No Run". Quand le groupe rentre au Cameroun, il a déjà enregistré la matière d'un album. Retournement de fortune, en 1989, Zanzibar, l'âme musicale du groupe perd brutalement la vie, dans d'obscures circonstances. Le deuil est lourd. Mais pourquoi mettre fin à une aventure musicale si prometteuse ? Jean-Marie veut tenir ses engagements. Le disque de la musique du film sort en France. C'est le son brut du groupe en scène, avec cette énergie heureuse et ce goût de la danse si communicatif. La sortie de l'album studio doit attendre 1990. La formation de concert s'enrichit d'un joueur de claviers. Ahanda lui-même s'investit beaucoup plus dans la musique du groupe qu'à ses débuts, où il se contentait de faire une animation cocasse, jonglant avec son éternel ballon de football.
Au cours des années suivantes, les Têtes Brûlées parcourent le monde étendant leur notoriété en Angleterre et surtout aux États Unis. Après un premier passage de trois concerts à San Francisco, Los Angeles, New York, ils sont programmés pour quarante concerts l'année suivante, soixante l'année d'après, où ils jouent aussi au Canada. "L'année de la coupe du monde de football, nous nous sommes limités à la Côte Ouest, afin de pouvoir assister aux matchs -- surtout de l'équipe du Cameroun", avoue Jean-Marie.
Le succès des Têtes Brûlées a donné des idées aux musiciens camerounais. La production du bikutsi moderne a connu une véritable explosion à Yaoundé. Les chanteurs se sont multipliés. Ce sont eux qui fournissent aujourd'hui l'ambiance dans quatre ou cinq bars où la jeunesse de Yaoundé vient "pédaler", nouveau terme donné à la danse bikutsi, qui décrit bien ses mouvements. "Vendredi et samedi sont les jours de grande affluence," dit Jean-Marie. "Les gens vont danser le bikutsi pour s'offrir un véritable moment de détente. Ils en ont besoin, après ces temps d'insécurité politique et de dévaluation. Le bikutsi est une danse un peu désordonnée, parfois brutale, parce que pleine de mouvements qui demandent de la place. Mais les bars sont tellement bondés certains soirs que les gens se sont mis à danser sur les tables et les chaises. Dès que la danse est finie, on se rassoit et tout redevient calme." Huit ans après leur entrée fracassante sur la scène camerounaise, les Têtes Brûlées y ont réduit leur activité. Travailler dans les conditions professionnelles qu'ils connaissent dans le Nord est quasiment impossible au pays et c'est leur grand regret. Avec leur nouvel album, "Be Happy", ils souhaitent se concentrer sur leur carrière internationale. Et c'est un groupe rénové, musclé avec deux nouveaux guitaristes et un nouveau batteur, qui défendra le nom des "Rois du bikutsi-rock" au cours de leur prochaine tournée. François Bensignor Discographie : 1988 : Les Têtes Brûlées (Bleu Caraïbe) 1991 : Bikutsi Rock (Dona Wana) 1995 : Be Happy (Dona Wana)
EPEME Théodore, plus connu sous le nom de "Zanzibar",est un artiste musicien camerounais dont la carrière a été lancée par le groupe "Les Têtes brulées" . Il est considéré comme l'un des piliers majeurs de la musique Bikutsi. A la fois chanteur, danseur et guitariste polyvalent plurirythmique dont le doigté était une fusion de toutes les tendances du Bikutsi. Zanzibar a débuté sa carrière dans les "Danys Boys" d'OKOLA qu'il va quitter par la suite pour rejoindre Mama Ohanja et le groupe "Confiance jazz" comme choriste, percussionniste et deuxième guitariste. Il va par la suite travailler avec "les Supers volcans de la capitale" et le groupe Ozima" de Ange Ebogo Emérant. Plus tard, il se fera remarquer par son génie créateur dans l’album qui porte le titre Okon ma Kon.
Le groupe « Les Têtes Brûlées » sera fondé sous la houlette de Jean Marie Ahanda. La rencontre de Zanzibar avec Atebass, bassiste expressif doublé d’un showman remarquable allume la flamme. L’imagination féconde de Jean Marie Ahanda, grâce à la conception d’un look d’enfer, met le feu aux poudres. …
Il fonde au début des années 1980, au Nigéria son groupe "le Zoubaki international" avec lequel il formera l'ossature du groupe "Les Têtes brulées" avec lequel il a composé l'un des classiques de la musique Bikutsi la chanson "Essingan".
Paru courant 86, « Essingan, précise Cameroon Tribune, reste et demeure un des principaux événements musicaux majeurs du milieu des années 80. Depuis lors, au Cameroun, un guitariste incapable d’interpréter ce désormais classique n’en est pas tout à fait un. Œuvre d’anthologie, ce titre est en réalité un véritable cours de musique »
Sa carrière nationale et internationale est lancée avec le concours Découverte RFI en 1987. Débarquant en France pour une série de concerts en 1988, la réalisatrice Claire Denis, qui a remarqué le groupe à Yaoundé, décide de partir en tournée avec les artistes. Elle en tire un film très attachant "Man No Run".Parallèlement, Jean Marie Teno réalise "Bikutsi water blue"
Dans un article qu’il publie dans le quotidien gouvernemental bilingue, Roger Owona se souvient : « Dans la nuit du 21 au 22 octobre 88, c’est-à-dire pratiquement quelques heures avant sa mort, l’alter-égo d’Atebass (Mvondo Ateba Albert) est présent à Eldorado Nkomo. Mieux, il s’y produit : le guitar-heroe tire de son instrument ce qu’il veut, pour le plus grand plaisir de ses nombreux inconditionnels. Dans ce temple laïc du bikutsi, le musicien distille et répand une formidable orgie de notes, de sonorités et d’harmonies. Chaudes, irrésistibles, celles-ci s’insinuent dans les aficionados, comme une bienfaisante… coulée de laves ; l’hystérie s’empare des gens. Les gens en redemandent. " Zanzi " joue alors son dernier solo.
La mort de Zanzibar touche d’autant plus que ce gaillard a un talent fou, fou. Doté d’un phrasé et d’un doigté à part, il vient comme donner un coup de médiator dans la fourmilière de l’inertie ambiante. Du coup, ça bouge, ça grince, ça délie, ça se délite…Jusqu’en 2008, ce bikutsi haut de gamme se démarque de tout ce qui se fait dans ce genre. Originalité, maîtrise de l’exécution, richesse de la composition, " expressivité " singulière de la guitare et de la basse, etc. Zanzibar et Atebass, les deux mousquetaires de " Chacal Bar " (Nkol Eton, à Yaoundé) étaient passés par là. Zanzibar explorait un mode et des lignes mélodiques, proprement insoupçonnés au bataillon des adeptes de la facilité. Mis sur orbite en 84 grâce à l’album… »
Jean-Marie Ahanda, instigateur de toute l'affaire, a de quoi se réjouir. Le groupe est, en effet, la matérialisation d'un de ses rêves d'artiste. Jeune peintre, mais aussi critique musical parmi les plus redoutés du Cameroun, trompettiste à ces heures et producteur de quelques chansons à succès, il est parvenu à réunir autour du fabuleux guitariste-chanteur-compositeur Théodore Épémé, alias Zanzibar, un combo de choc. Tout s'enclenche alors comme par magie. Un banquier met à leur disposition le matériel musical nécessaire. Le Chacal Bar les engage pour animer les soirées de fins de semaines. Débarquant en France pour une série de concerts en 1988, la réalisatrice Claire Denis, qui les a remarqué à Yaoundé, décide de partir avec eux en tournée. Elle en tire un film très attachant "Man No Run". Quand le groupe rentre au Cameroun, il a déjà enregistré la matière d'un album. Retournement de fortune, en 1989, Zanzibar, l'âme musicale du groupe perd brutalement la vie, dans d'obscures circonstances. Le deuil est lourd. Mais pourquoi mettre fin à une aventure musicale si prometteuse ? Jean-Marie veut tenir ses engagements. Le disque de la musique du film sort en France. C'est le son brut du groupe en scène, avec cette énergie heureuse et ce goût de la danse si communicatif. La sortie de l'album studio doit attendre 1990. La formation de concert s'enrichit d'un joueur de claviers. Ahanda lui-même s'investit beaucoup plus dans la musique du groupe qu'à ses débuts, où il se contentait de faire une animation cocasse, jonglant avec son éternel ballon de football.
Au cours des années suivantes, les Têtes Brûlées parcourent le monde étendant leur notoriété en Angleterre et surtout aux États Unis. Après un premier passage de trois concerts à San Francisco, Los Angeles, New York, ils sont programmés pour quarante concerts l'année suivante, soixante l'année d'après, où ils jouent aussi au Canada. "L'année de la coupe du monde de football, nous nous sommes limités à la Côte Ouest, afin de pouvoir assister aux matchs -- surtout de l'équipe du Cameroun", avoue Jean-Marie.
Le succès des Têtes Brûlées a donné des idées aux musiciens camerounais. La production du bikutsi moderne a connu une véritable explosion à Yaoundé. Les chanteurs se sont multipliés. Ce sont eux qui fournissent aujourd'hui l'ambiance dans quatre ou cinq bars où la jeunesse de Yaoundé vient "pédaler", nouveau terme donné à la danse bikutsi, qui décrit bien ses mouvements. "Vendredi et samedi sont les jours de grande affluence," dit Jean-Marie. "Les gens vont danser le bikutsi pour s'offrir un véritable moment de détente. Ils en ont besoin, après ces temps d'insécurité politique et de dévaluation. Le bikutsi est une danse un peu désordonnée, parfois brutale, parce que pleine de mouvements qui demandent de la place. Mais les bars sont tellement bondés certains soirs que les gens se sont mis à danser sur les tables et les chaises. Dès que la danse est finie, on se rassoit et tout redevient calme." Huit ans après leur entrée fracassante sur la scène camerounaise, les Têtes Brûlées y ont réduit leur activité. Travailler dans les conditions professionnelles qu'ils connaissent dans le Nord est quasiment impossible au pays et c'est leur grand regret. Avec leur nouvel album, "Be Happy", ils souhaitent se concentrer sur leur carrière internationale. Et c'est un groupe rénové, musclé avec deux nouveaux guitaristes et un nouveau batteur, qui défendra le nom des "Rois du bikutsi-rock" au cours de leur prochaine tournée. François Bensignor Discographie : 1988 : Les Têtes Brûlées (Bleu Caraïbe) 1991 : Bikutsi Rock (Dona Wana) 1995 : Be Happy (Dona Wana)
Quelques titres de Zanzibar avec les Têtes Brûlées.
Nadege (Théodore Epeme "Zanzibar")
Man elele(Théodore Epeme "Zanzibar")
Papa wom(Théodore Epeme "Zanzibar")
Meboya(Théodore Epeme "Zanzibar")
Ma musique a moi(Jean-Marie Ahanda)
Essingan(Théodore Epeme "Zanzibar")
Adzo assimba(Albert Mvondo Ateba)
Nous sommes les têtes brûlées(Théodore Epeme "Zanzibar")
Za ayi me yi(Théodore Epeme "Zanzibar")
Séverin ALEGA MBELE
Nadege (Théodore Epeme "Zanzibar")
Man elele(Théodore Epeme "Zanzibar")
Papa wom(Théodore Epeme "Zanzibar")
Meboya(Théodore Epeme "Zanzibar")
Ma musique a moi(Jean-Marie Ahanda)
Essingan(Théodore Epeme "Zanzibar")
Adzo assimba(Albert Mvondo Ateba)
Nous sommes les têtes brûlées(Théodore Epeme "Zanzibar")
Za ayi me yi(Théodore Epeme "Zanzibar")
Séverin ALEGA MBELE
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